Association internationale de Papyrologues

International Association of Papyrologists




In memoriam Arpag MEKHITARIAN

1911-2004


Discours prononcé durant l'Assemblée Générale de l'AIP réunie à Helsinki le 7 août 2004
Speech delivered during the General Assembly of the AIP gathered in Helsinki on August 7th, 2004
par - by: Alain MARTIN



Sans avoir jamais pratiqué activement la papyrologie gréco-latine, le savant auquel je m'apprête à rendre hommage comptait parmi les plus anciens et fidèles membres de notre Association. Né à Tanta, en Égypte, le 24 janvier 1911, issu de la diaspora arménienne, Arpag Mekhitarian est venu se fixer en Belgique au milieu des années '20. Très jeune, il y a fait la connaissance du père de l'égyptologie belge, Jean Capart, dont il est devenu l'un des plus proches et actifs collaborateurs, mettant notamment au service de son maître ses compétences en langue arabe.

Dans le sillage de Jean Capart, Arpag Mekhitarian se dévoua sans compter à la Fondation Égyptologique Reine Élisabeth. Au fil des années, il s'était érigé en mémoire vivante de cette institution, dont il était encore, à la veille de sa mort, le Secrétaire général honoraire. Parmi ses plus anciens souvenirs figurait la tenue à Bruxelles, en 1930, à l'occasion du centenaire de l'indépendance belge, d'une mémorable semaine égyptologique, dont la session papyrologique devait prendre rang de Ier Congrès international de Papyrologie. Arpag Mekhitarian, à 19 ans, fut l'une des "petites mains" de cette rencontre. Il aimait rappeler qu'en cette qualité il avait remis leur carte de congressiste à quelques figures éminentes, comme Jouguet, Rostovtzeff et Wessely.

Une longue vie de recherche, dans les musées et sur le terrain, conféra à Arpag Mekhitarian une autorité discrète, mais unanimement reconnue, dans des domaines aussi divers que la culture arménienne, la peinture égyptienne, les arts de l'Islam (qu'il prit en charge aux Musées Royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles) ou la langue et la littérature arabes (qu'il enseigna avec talent à l'Université Libre de Bruxelles).

Arpag Mekhitarian s'est éteint paisiblement le 27 avril 2004, dans son appartement bruxellois. Avec cet homme affable et prévenant, aimé de tous et lui-même généreux de son affection, disparaît un témoin de notre histoire, membre de notre Association pendant un demi-siècle, le dernier sans doute à avoir assisté à notre Ier Congrès.